lundi 27 mars 2017

GHOST IN THE SHELL


Action/Science fiction/Un bon divertissement

Réalisé par Rupert Sanders
Avec Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Michael Pitt, Juliette Binoche, Takeshi Kitano, Yutaka Izumihara, Tawanda Manyimo, Lasarus Ratuere...

Long-métrage Américain 
Durée: 01h46mn
Année de production: 2017
Distributeur: Paramount Pictures France

Date de sortie sur les écrans américains : 31 mars 2017
Date de sortie sur nos écrans : 29 mars 2017


Résumé : Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : le manga éponyme de Masamune Shirow et l'anime de Mamoru Oshii ne me sont pas familiers. Pour ma part, c'est plus le casting sympathique et l'espoir d'un bon divertissement qui m'ont attiré. Et dans les faits, c'est ce que Rupert Sanders, le réalisateur, nous offre. En effet, son GHOST IN THE SHELL est très étudié visuellement.



L'univers de la science-fiction est bien illustré. La ville est comme les hommes, elle a été perfectionnée, avec une surcouche de modernité en quelque sorte, mais dans le fond reste semblable, avec ses qualités et ses défauts.  Ainsi, l'atmosphère d'un Hong Kong fourmillant et énergique se marie parfaitement aux apports technologiques tels que voulu par le réalisateur. Côté ambiance, c'est donc réussi. Pour ce qui est du scénario, il y a les thèmes de fond sur la coexistence de l'humanité et de la technologie lorsqu’elles sont vouées à ne faire plus qu’un et sur ce qui fait l'humain au fond. Cette partie est bien exploitée, elle est claire et directe. Par contre, l'utilité de la section 9 et les interactions entre les personnages sont moins évidentes. On sent qu'il y a un sujet derrière, mais qu'il n'est pas approfondi, on reste sur notre faim et avec nos questions.

Scarlett Johanson est tout à fait convaincante dans le rôle du Major. Elle est crédible physiquement ou émotionnellement en fonction des moments.



Pilou Asbæk fait ressortir son personnage, Batou, comme solide et attaché au Major.


La sensibilité de Juliette Binoche dans son rôle du Docteur Ouelet apporte une touche d'humanité dans un programme d’entreprise pour le coup dépourvu d'âme.

Takeshi Kitano est parfait dans le rôle de Daisuke Aramaki, le leader de la section 9. En peu de scènes, il impose son protagoniste.


Michael Pitt apporte une originalité à son rôle de Kuze et sait le rendre attachant.

GHOST IN THE SHELL est un film de science-fiction visuellement soigné. Il ne se distingue pas réellement ni par ces thématiques, ni par son ambiance. Bien qu'elles soient soignées, elles sont déjà vues pour des amateurs du genre. Cependant, il est assez complet et bien fait. Un bon divertissement en somme.

Photo Credit: Jasin Boland
Photo Credit: Paramount Pictures and DreamWorks Pictures
© 2017 Paramount Pictures.  All rights Reserved.

NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Tourné en prises de vue réelles, GHOST IN THE SHELL est situé dans un avenir proche où la distinction entre les humains et les robots est de plus en plus ténue : le film retrace les origines de Major, première humaine devenue cyborg, qui a pris la tête de la section 9, unité d’élite en guerre contre la criminalité.

Depuis sa parution en 1989, Ghost in the Shell de Masamune Shirow a suscité l’enthousiasme dans le monde entier, notamment chez des réalisateurs comme Steven Spielberg, James Cameron et les Wachowski. La saga a donné lieu à deux films d’animation d’envergure et deux séries télévisées d’animation, ainsi que des romans, des jeux vidéo sur console et sur application mobile.

Au cours de ces trente dernières années, Ghost in the Shell n’a cessé de gagner en notoriété à mesure que les perspectives qu’il explore devenaient de plus en plus plausibles. “C’est un conte moral sur la technologie”, souligne le producteur Avi Arad, ancien fondateur, PDG et président des studios Marvel. “‘Ghost in the Shell’ soulève des questions philosophiques pertinentes en évoquant un futur proche, mais ces problématiques sont résolument actuelles. Il s’agit de notre identité en tant qu’individus : qu’est-ce qui nous défi nit ? Notre histoire ou nos actes ? Et c’est abordé dans le contexte d’un grand film d’action palpitant”.

Le film a commencé à prendre forme quand Avi Arad a brièvement présenté le projet à Steven Spielberg au cours d’une rencontre totalement inattendue. “Je suis tombé sur Steven et sa fille cadette sur la plage de Malibu”, raconte-il. “Elle était incollable sur ‘Ghost in the Shell’. Elle a littéralement résumé l’histoire à ma place. C’est ce qui a été l’élément déclencheur”.

En 2008, Spielberg et DreamWorks ont pris une option sur les droits du manga pour produire la première adaptation en prises de vue réelles de Ghost in the Shell. Avi Arad, Ari Arad, Steven Paul et Michael Costigan en sont les producteurs et Tetsu Fujimura, Yoshinobu Noma, Mitsuhisa Ishikawa et Jeffrey Silver les producteurs exécutifs. Il aura fallu près de huit ans de travail acharné avant de parvenir à un scénario abouti. Restait ensuite à trouver le réalisateur et les acteurs. Pour mener à bien ce projet ambitieux, les producteurs ont choisi le réalisateur britannique Rupert Sanders, surtout connu pour BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR. “Rupert Sanders est un visionnaire”, déclare Avi Arad. “Il a toujours manifesté son enthousiasme pour le projet et a parfaitement mesuré l’enjeu potentiel du film. Rupert adore l’art et les contes, et c’est donc ce qui en a fait le réalisateur tout désigné”.

Rupert Sanders connaissait déjà très bien le premier film d’animation GHOST IN THE SHELL, qu’il considère comme une œuvre incontournable de l’histoire du cinéma contemporain. En effet, il admire sa capacité à intégrer dans un univers foncièrement japonais des éléments de science-fiction très répandus. “Ce film d’animation pour adultes est assez impressionnant”, reconnaît le réalisateur. “Il offre une représentation futuriste du monde qui s’est imposée comme une référence. Le personnage du Major est exaltant : elle est extrêmement puissante et déborde de sex-appeal. Elle est à la fois humaine et cyborg. Cette alliance a profondément séduit mon âme de cinéaste”.

Peu après avoir donné son accord en janvier 2014, Rupert Sanders a proposé aux producteurs un roman graphique de 110 pages, totalement original, illustrant sa propre vision du film. “Je voulais revenir à l’univers d’origine de ‘Ghost in the Shell’”, explique-t-il. “Le langage visuel du manga a vraiment marqué mon imagination et j’ai donc utilisé de nombreuses images du livre dans ce montage/collage de l’histoire”.

Ghost in the Shell reste un succès inégalé au Japon mais nombreux sont ceux, aux États-Unis comme ailleurs, qui ont également vu et adoré le film d’animation. “L’iconographie touche vraiment une corde sensible”, poursuit le réalisateur. “Ces images sont devenues le fondement sur lequel on a bâti le film. On n’a pas réinventé le manga sans pour autant le reproduire au plan près”.

Parfaitement conscients que les fans de cette saga-culte allaient se montrer exigeants, les producteurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire en sorte de dépasser leurs attentes. “Toutes les conventions du manga ou de l’animation ne se prêtent pas extrêmement bien au cinéma en prises de vue réelles. Mais nous avons essayé de rester fidèles à l’esprit du livre tout en le transposant dans un nouvel univers”, explique le producteur exécutif Jeffrey Silver. “Quand on s’attaque à une histoire qui compte des admirateurs dans le monde entier, on doit vraiment veiller à les respecter et à répondre à toutes leurs attentes, voire plus encore”.

Depuis le début, Rupert Sanders souhaitait réaliser un film d’une plus grande envergure que l’ouvrage de départ. Dans le même temps, il avait l’intention d’en restituer la dimension intrinsèquement humaine et philosophique et son iconographie légendaire qui en ont fait une histoire universelle et populaire. “On a gardé la scène avec la geisha en ouverture du film”, précise-t-il. “On a conservé le passage avec le camion-poubelle. On a repris certaines séquences dans la Hanka Corporation et tout un tas d’autres petits détails auxquels je tenais moi aussi en tant que fan. Sanders a conservé une grande partie de ces éléments emblématiques de l’histoire originale. Bien qu’il y ait des débats sur l’humanité, la technologie et leur dualité, notre film est avant tout une quête d’identité racontée à la manière d’un roman policier. Le Major cherche à neutraliser un criminel, ce qui la pousse à se demander qui elle est. Qu’est-ce qu’il s’approprie et pourquoi ? Mais à mesure qu’elle progresse dans ses recherches, elle comprend que leurs chemins ne sont pas aussi divergents qu’elle le croyait”.

Les producteurs tenaient à ce que les enjeux de l’intrigue soient clairs aux yeux des spectateurs qui ne connaissent pas forcément cet univers. “On a pris le temps de développer le projet pour que le public se sente concerné par les problématiques touchant à l’influence de la technologie sur notre quotidien”, intervient Ari Arad.

Dans un monde où les humains peuvent se retrouver perfectionnés par des implants cybernétiques - allant d’une vision de grande précision à la communication télépathique sans oublier la résistance à l’alcool -, le piratage informatique est désormais une menace bien réelle. “On n’a pas besoin d’extrapoler beaucoup à partir des capacités d’un Smartphone, d’une prothèse auditive sophistiquée On n’a pas besoin d’extrapoler beaucoup à partir des capacités d’un Smartphone, d’une prothèse auditive sophistiquée ou d’un pacemaker dernier cri”, fait remarquer Avi Arad. “La technologie destinée à améliorer notre bien-être physique existe déjà dans le domaine médical. On a fait des découvertes fantastiques. Mais si cette technologie révolutionnaire tombait entre de mauvaises mains, elle pourrait causer énormément de dégâts”.

Dans l’avenir de GHOST IN THE SHELL, les criminels peuvent non seulement accéder au compte en banque de chacun d’entre nous, mais ils ont aussi la possibilité de puiser dans nos souvenirs et de contrôler notre comportement. S’attaquer à ces cybercriminels mobilise un tout nouveau genre de policiers. L’unité d’élite, brigade anti-criminalité nommée Section 9 est composée des cyborgs parmi les plus évolués au monde, dont le Major. “Dans un monde dominé par l’information, la seule façon de survivre est de protéger sa vie privée”, avance le producteur Michael Costigan. “C’est là que la section 9 intervient”.

Tous les collaborateurs du film se sont sentis investis d’une immense responsabilité pour conserver son intégrité à la saga. Tout au long de l’écriture, du développement et du tournage, les producteurs n’ont cessé de s’inspirer du manga et du film d’animation. Mamoru Oshii, réalisateur des deux longs métrages, et Kenij Kamuiyama, réalisateur de la série télévisée, ont également été conviés sur le plateau à Hong Kong.

“Rupert s’est totalement approprié l’histoire”, indique Oshii. “C’est le film le plus beau jamais réalisé sur cette histoire. Rupert a commencé par la composition, les couleurs et l’éclairage. En tant que réalisateur, il me semble qu’un metteur en scène doit pouvoir tourner ce qu’il a en tête et c’est ce que je souhaitais à Rupert. Scarlett Johansson a largement dépassé mes attentes dans le rôle du Major”. Maki Terashima-Furuta, le vice-président chargé de la production d’I.G. USA, à qui on doit les films d’animation et les séries télé de GHOST IN THE SHELL, ajoute : “J’ai énormément de respect pour le film que Rupert Sanders a réalisé. GHOST IN THE SHELL a été une œuvre pionnière phénoménale à l’époque de sa sortie et les gens sont toujours fascinés par cette histoire, vingt ans plus tard. Je suis certain qu’on n’a pas encore tout vu”.

Rupert Sanders est fier d’apporter sa contribution à l’héritage de Ghost in the Shell. “Il nous a semblé très important d’adopter la culture nippone”, indique-t-il. “Nous avions un représentant du Japon sur le plateau tout au long du tournage. On voulait s’inscrire dans la droite ligne de ces récits et on souhaitait retrouver leur esprit dans notre projet”.

UN CASTING À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE

Pour Rupert Sanders, il était essentiel d’imaginer un univers futuriste multiculturel et multiethnique. D’où le choix des acteurs venus des quatre coins du monde, du Japon à la Nouvelle-Zélande, de l’Australie à la France, de l’Angleterre aux États-Unis, du Canada au Zimbabwe, sans oublier le Danemark, Singapour, la Pologne, la Turquie, les îles Fidji, la Chine, la Roumanie et la Belgique. C’est Scarlett Johansson qui mène la danse sous les traits du Major. L’actrice insuffle au personnage principal une richesse intérieure dont son double animé était dépourvu, comme en témoigne Sanders. “Dans le film d’animation, le Major semble assez détaché, ce qui est à la fois séduisant et intriguant”, déclare-t-il. “Mais dans notre projet, il fallait que l’on comprenne ce qu’elle subit. Notre histoire fait vivre aux spectateurs ce qui lui arrive de l’intérieur, permettant ainsi de faire évoluer le personnage”.

“Scarlett a apporté un charme enfantin au personnage, ce qui est primordial car cette histoire rappelle le mythe de Pinocchio”, constate le réalisateur. “Scarlett fait preuve de beaucoup de fi nesse dans son jeu et nous offre un regard introspectif sur son personnage avant d’apparaître distante. À mes yeux, Scarlett est la reine incontestée des cyberpunk”.

Le producteur Ari Arad souligne que le Major est le personnage dont le parcours a été le plus affecté par la technologie. Il note : “Elle se réjouit d’être la personne la plus extraordinaire au monde mais on mesure aussi le poids qui pèse sur ses épaules. Scarlett restitue parfaitement les émotions, l’humour et l’intensité du Major”.

En combattant la cyber-criminalité, le Major s’engage sans le vouloir dans une quête toute personnelle. “Rupert et moi avons beaucoup parlé de sa quête d’identité et de sa volonté de découvrir la vérité sur ses origines”, raconte Scarlett Johansson. “Mon personnage en vient à croire qu’il y a une vie qui lui a été donnée et une autre qu’elle a choisie elle-même. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu faire ce film. Découvrir sa véritable identité, le sentiment d’isolement qui est le propre de l’homme ainsi que les rapports que l’on entretient avec les autres sont des thèmes très actuels”.

L’actrice a également été séduite par l’imagerie extraordinaire que Rupert Sanders a conçue pour le film. “C’est ce qui a achevé de me convaincre”, confirme-t-elle. “Il n’a pas rendu un simple hommage au manga pour le plaisir des fans. Ce film a un petit supplément d’âme. Il ne parle pas d’un monde futuriste parfait tel qu’on se l’imagine parfois. L’humanité s’est anéantie comme un serpent qui se mordrait la queue. Les villes ont été bâties les unes sur les autres, et les gens sont le produit d’implants humains et cybernétiques”.

Selon Michael Costigan, Scarlett Johansson était la seule actrice qu’il n’ait jamais envisagée pour ce rôle. “Ce personnage doit faire preuve d’humanité tout en dégageant une part d’étrangeté”, soutient le producteur. “Il faut qu’elle soit attachante pour le spectateur tout en le maintenant à bonne distance. On n’aurait pas pu rêver mieux que Scarlett pour y parvenir. On a vraiment tout mis en œuvre pour qu’elle participe au film”.
Mamoru Oshii, qui a réalisé le tout premier GHOST IN THE SHELL, ne tarit pas d’éloges sur la faculté de l’actrice à incarner un personnage dont le corps et l’esprit ne fonctionnent pas au diapason. Il s’explique : “Le Major possède deux facettes : l’une est sans concession et combative, l’autre est rongée par un sentiment d’insécurité. Elle n’est pas entièrement humaine sans être totalement un robot non plus. Scarlett sait faire passer toute une myriade d’émotions dans son regard. Elle est extrêmement proche de la vision de départ que je me faisais du personnage. Le rôle lui va comme un gant et personne d’autre qu’elle n’aurait pu le jouer”.

L’acteur danois Pilou Asbæk a été engagé pour le personnage de Batou, bras-droit du Major. Les producteurs l’avaient repéré dans les films danois HIJACKING et A WAR (nommé à l’Oscar du meilleur film étranger 2015). “On l’avait vu dans des films européens mais son interprétation dans ce film-ci a été une révélation”, reprend Costigan. “Découvrir les qualités inédites d’un acteur est l’un des aspects les plus enthousiasmants du métier de producteur”.

Pilou Asbæk possède une stature imposante qui, d’après Rupert Sanders, correspondait parfaitement à ce soldat coriace. “La première fois que j’ai rencontré Pilou, j’ai su qu’il était Batou”, déclare le réalisateur. “Il possède un très grand sens de l’humour un peu bourru et il a tout d’un ours mais il possède une sensibilité qui me semblait convenir à Batou. Comme les autres membres de la section 9, Batou est un cyborg mais pas dans les mêmes proportions que le Major : cette dernière est devenue cyborg du jour au lendemain, alors que Batou a perdu peu à peu de son humanité. Chaque fois qu’il est blessé, une nouvelle partie de son corps est remplacée par un composant cybernétique”.

En général, Batou préfère frapper plutôt que discuter, comme l’indique l’acteur. “C’est un pro du combat rapproché, un tueur, mais à mon humble avis, il incarne aussi le cœur et l’âme de GHOST IN THE SHELL”, développe Asbæk, connu des fans de la série télévisée danoise BORGEN, où il campe Kasper Juul, conseiller en communication et marketing politique. “Il aime les pizzas, la bière et les chiens. Ce sont des choses qui me parlent et au public aussi j’espère. En défi nitive, c’est un type simple : il est digne de confi ance, chaleureux et doux”. Ces traits de caractère apportent une légèreté inattendue à ce rôle par ailleurs très grave. “On s’attend à ce que ce soit un vrai dur mais il incarne Batou avec des yeux de cyborg pétillants de malice”, poursuit Jeffrey Silver.

Batou est l’une des rares personnes auprès desquelles le Major peut baisser la garde. “Scarlett et Pilou forment un tandem vraiment génial à l’écran”, reprend Sanders. “Ils partagent une très belle connivence proche du rapport amoureux à sens unique. Il la comprend, parce qu’il a lui aussi beaucoup souffert. C’est une cyborg donc leur relation ne peut être que platonique, mais il la protège. Comme dans le manga, il n’y a pas la moindre allusion à une histoire d’amour”.

Scarlett Johansson reconnaît que la relation entre le Major et Batou est unique. “Quand elle est avec lui, elle éprouve ce qui se rapproche le plus d’une émotion”, insiste l’actrice. “Elle fait confi ance à très peu de gens. Avec Batou, elle connaît un peu de répit. Il lui rappelle ce que la vie pourrait être - une vie qu’elle a peut-être connue par le passé”.

Les producteurs ont confié le rôle de Daisuke Aramaki, le chef de la section 9 à la voix douce, à Takeshi Kitano, humoriste, acteur, réalisateur de cinéma, écrivain et concepteur de jeux vidéos connu sous son nom de scène Beat Takeshi. Foncièrement loyal envers les membres de son équipe, Aramaki ira jusqu’à mettre sa carrière en jeu pour assurer leur survie. C’est aussi un mentor et un père de substitution pour le Major.

Rupert Sanders admire depuis toujours le travail de Takeshi Kitano, comme acteur et réalisateur. “C’est l’une des premières personnes que je voulais rallier au projet”, confie-t-il. “Je ne souhaitais pas qu’Aramaki reste en retrait de cette unité. C’est l’un des plus durs de l’équipe et il a mené son lot de guerres et de combats. Il manie toujours un bon vieux revolver. C’est le patriarche de cette section 9, famille étrange et dysfonctionnelle”.

Kitano a été séduit par la perspective d’une œuvre à la fois foncièrement japonaise et universelle. “Le manga a été très populaire”, rappelle-t-il. “Cela fait des années que le public attend une adaptation en prises de vue réelles. Rupert a eu le courage et la ténacité de mener ce projet à bien. Sa persévérance fait de lui un réalisateur de tout premier ordre”.

Sanders est tout aussi enthousiaste à l’égard de Kitano et de ses débuts d’acteur à Hollywood. “’Cela a été un bonheur de travailler avec lui. C’est un comédien formidable conscient de ses capacités. Il n’est pas du genre frimeur. Il est très mesuré mais son regard est terrifiant. Par ailleurs, il est capable de changer d’un instant à l’autre et de devenir quelqu’un de drôle, chaleureux et doux”. Loin de maîtriser la langue anglaise, l’acteur a préféré parler japonais sur le plateau et donner la réplique dans sa langue natale, ce qui s’intègre parfaitement à l’histoire. Quand ils sont en mission, les membres de la section 9 communiquent par télépathie et à distance par l’intermédiaire d’un implant cybernétique appelé commutateur mental. “Les commutateurs mentaux me permettent de parler japonais et d’être simultanément traduit dans la langue de chacun des membres”, développe Kitano. “Ça serait fantastique si c’était possible dans la réalité”.

Le Docteur Ouelet, éminent scientifique de Hanka Corporation et créateur du Major, était représenté sous les traits d’un homme dans les précédentes versions de la saga. Pour Sanders, il était important de mettre l’accent sur le côté maternel du personnage. “Le docteur Ouelet est la véritable mère du Major”, dévoile le réalisateur. “Elle l’a construite. Et il y a quelque chose qui m’a frappé : le docteur Ouelet se consacre à sauver l’humanité. Elle croit que si on ne cherche pas à échapper à notre condition de mortels, on ne pourra pas survivre. Malheureusement, son travail est financé par l’armée qui ne partage pas les mêmes motivations”.

Comédienne oscarisée, Juliette Binoche, qui campe le docteur Ouelet, admet avoir été un peu surprise lorsque Rupert Sanders l’a contactée pour ce film. “La science-fi ction n’est pas mon truc mais mes enfants m’ont incitée à faire le film”, dit-elle. “Quand j’ai lu le scénario la première fois, je n’ai rien compris, parce qu’il s’agit d’un monde imbriqué dans un autre. C’est comme quand on lit Shakespeare pour la première fois : on n’y comprend rien. Mais quand on apprend certains mots et certaines références, cela devient drôle et exaltant”.

La curiosité de Juliette Binoche a impressionné les producteurs. “Elle était très curieuse sur son personnage”, s’émerveille Michael Costigan. “Pourquoi agit-elle de telle et telle façon ? Pourquoi détient-elle tels et tels secrets ? Son personnage est-il du côté du bien ou du mal ? Seul un acteur qui n’a pas peur de creuser un rôle soulève ce genre de questionnements”.

Bien qu’elle n’ait que quelques scènes, l’actrice a su s’imposer. “Toutes les scènes que j’ai tournées avec Scarlett Johansson ont été marquées par la confiance, le rire et le travail”, reprend Juliette Binoche. “Scarlett possède le don de s’adapter à n’importe quelle situation. Son regard trahit le fait qu’elle veut se croire humaine. On voit à quel point mon personnage tient à elle mais aussi que le jeu auquel on se prête a ses limites”. Si travailler pour la Hanka Corporation offre beaucoup d’avantages au docteur sur le plan professionnel, le prix à payer est très élevé. “Elle était pleine de bonnes intentions mais elle a conclu un pacte avec le diable”, commente Juliette Binoche. “Sa passion pour la science la rend si ambitieuse qu’elle en oublie sa part d’humanité. Les scientifiques sont prisonniers du monde qu’ils créent. Et ils n’en mesurent pas toujours les conséquences”.
Au début du film, le Major est chargé de repérer et d’éliminer Kuze, cerveau d’une attaque très audacieuse ciblant un cadre haut gradé de la Hanka Corporation. Pirate informatique de génie, Kuze cherche à se venger de tous ceux qu’il rend responsables de son sort. C’est ainsi qu’il est prêt à éliminer quiconque se dresse sur son chemin. Interprété par Michael Pitt, Kuze suscite un sentiment d’effroi et de colère, tout en restant vulnérable.

“Michael Pitt est un artiste accompli”, s’enthousiasme Rupert Sanders. “Nous sommes amis depuis longtemps. Il est très indépendant dans l’âme et ne vit que pour son métier”.
Michael Pitt confirme qu’il a été séduit par l’envergure du projet et par l’attachement des auteurs à l’œuvre d’origine. “Le manga a exercé une influence considérable sur le cinéma hollywoodien, les arts graphiques, l’évolution du tatouage et l’industrie du disque. J’ai vu le film d’animation en VHS quand je devais avoir 14 ou 15 ans. Je n’avais jamais rien vu de pareil auparavant. Pour me préparer au rôle, j’ai revu le film original et j’ai été réellement surpris de constater à quel point il était toujours d’actualité. Il dépeint un monde complexe, effrayant, particulièrement exaltant et déchiré entre le bien et le mal, comme le monde dans lequel nous vivons”.

Kuze est un personnage créé à partir de plusieurs éléments empruntés à l’univers de Ghost in the Shell : il incarne un adversaire énigmatique à la hauteur du Major. “Est-il vraiment mauvais ?”, s’interroge Pitt. «Je n’en sais rien. C’est l’un des aspects les plus passionnants du scénario. J’ai beaucoup travaillé son élocution et me suis fixé des contraintes sur sa façon de bouger. J’ai rédigé des dizaines de pages sur son parcours. C’est un personnage tellement étrange que je ne voyais tout simplement pas comment faire autrement”.

Le réalisateur explique que dès son premier jour du tournage, Pitt est arrivé sur le plateau dans la peau du personnage : “Quand il a commencé à tourner, cela faisait des mois qu’il suivait un régime en ne mangeant que des aliments crus”, dit-il. “Il faisait de la boxe et du Pilates tous les jours. Il était non seulement mince comme une liane et musclé, mais il avait aussi mis au point un personnage d’une grande profondeur. Il s’est construit une petite maison à partir d’un container de transit installé à l’arrière des studios, où il avait un punching-ball et un cendrier. Et il a rempli des carnets de centaines de peintures de Kuze. C’est merveilleux de voir un grand comédien comme lui à l’œuvre”.
Les scientifiques sont prisonniers du monde qu’ils créent. Et ils n’en mesurent pas toujours les conséquences. Jeffrey Silver prévient que les spectateurs seront surpris en découvrant la métamorphose de Michael Pitt. “Michael donne une épaisseur extraordinaire à Kuze”, indique le producteur. “On ne sait pas vraiment qui il est. Il a modifié le son de sa voix, ses cheveux et la couleur de ses yeux : tout chez lui respire la tension”.

Pitt espère que le public trouvera le film divertissant, stimulant et émouvant. “Ce film peut émouvoir les gens, car il s’agit d’une jeune femme qui cherche à comprendre qui elle est, qui s’interroge sur la nature humaine et qui, au bout du compte, choisit de se battre pour sauver l’humanité”.

Aux côtés de Scarlett Johansson et Pilou Asbæk, cinq acteurs incarnent les autres membres de cette unité d’élite connue sous le nom de Section 9. Ils forment ce qui équivaut à une escouade de Navy Seals chargés de combattre le cyber-terrorisme urbain. Ils ont été choisis pour leurs de talents et leurs facultés cybernétiques particulières. “On a réuni une équipe impressionnante pour jouer cette bande de dur-à-cuire mal assortis”, développe Silver. “Il émane d’eux une énergie incroyable. Ils viennent du monde entier et c’est fantastique de les voir à l’œuvre”.

Originaire de Singapour, Chin Han incarne Togusa, un ancien policier. “Enfant, j’ai adoré le manga”, raconte l’acteur qui figure sur la liste des 25 plus grands acteurs d’Asie établie par CNN. “Togusa était mon personnage préféré. C’est le seul membre du groupe qui ne porte pas le moindre implant cybernétique. Il se méfie donc de la technologie et porte toujours sur lui un revolver Mateba très reconnaissable. Il se fi e aussi aux techniques d’investigation traditionnelles”.

Togusa et Batou opèrent en tandem suivant le rituel “bon fl c/mauvais flic” et ils se fient l’un à l’autre pour résoudre les crimes. “Pilou est extrêmement drôle, ce qui a rendu la collaboration avec lui des plus agréables, sans compter ses talents délirants de dévoreur de pizza”, note Chin Han avec un sourire. Le réalisateur a été sensible aux idées de l’acteur pour mettre au point l’allure du personnage. “On a créé de toutes pièces le personnage de Togusa”, ajoute Chin Han. “Sa coupe de cheveux a subi quelques changements au fil des films, en passant du style néoromantique à la coupe de footballeur allemand ! On a choisi très minutieusement ses tenues qui sont censées évoquer ses convictions. Il porte une vieille montre Casio munie d’une calculatrice”.

L’actrice et chanteuse britannique Danusia Samal fait ses débuts au cinéma sous les traits de Ladriya, seule autre femme de l’équipe en dehors du Major. “Ladriya n’existe dans aucune des autres versions de ‘Ghost in the Shell’”, annonce l’actrice. “J’ai collaboré avec Sanders Rupert, les maquilleurs et les costumiers pour découvrir qui elle était et quelle était sa place dans le groupe. Rupert aime se servir des qualités naturelles des acteurs pour leurs rôles. J’ai donc utilisé mon accent. Ça soulève la question sur son parcours : comment ce petit bout de femme vulgaire et insolente originaire de Londres s’est-elle retrouvée dans la section 9 ?”

Ladriya ne se départit pas de son sens de l’humour même au plus fort du combat. Mais en réalité, elle a l’habitude de tirer d’abord et de poser des questions dans un deuxième temps, explique l’actrice. “Elle est petite, futée et rapide. Elle est celle qui se faufile partout pendant une mission. Elle sait se défendre dans un combat rapproché à l’arme blanche. Elle se jette dans l’action et ne perd pas de temps en éliminant ses ennemis potentiels”.

Originaire de Sydney, Lasarus Ratuere, tient le rôle de l’expert en information technologique Ishikawa. “Son domaine est le piratage et la manipulation de l’information”, précise Ratuere. “Il excelle à décrypter les codes. Étant donné que nos personnages évoluent dans un monde reposant sur la technologie, ses coéquipiers comptent énormément sur ses talents. Mais en conjuguant nos efforts, nous sommes très forts pour résoudre un problème. Quand la section 9 est réunie au complet, on fait preuve d’une sacrée force de frappe”.

Ratuere a adoré faire partie de ce groupe très soudé. “Comme on s’entraînait tous les jours et qu’on était tous loin de chez soi, on était tout le temps ensemble”, confirme l’acteur. “C’était facile de frapper à la porte de l’un d’entre nous pour venir dîner. Cette grande complicité a nourri une formidable alchimie qui se retrouve à l’écran”.

Yutaka Izumihara campe Saito, le tireur d’élite en titre. “Saito était un mercenaire”, raconte l’artiste australien d’origine japonaise. “Il a un œil acéré qui est relié à un satellite. Le maquillage prosthétique prend environ une heure à être appliqué et moitié moins de temps à être enlevé. Ça démange un peu et m’oblige à rester immobile pendant la phase de transformation, ce qui est une bonne mise en condition car en tant que sniper, je dois pouvoir rester immobile, calme et maître de mon corps”.

Le rôle a donné à Izumihara l’occasion de rencontrer plusieurs de ses idoles dont Mamoru Oshii, le réalisateur de GHOST IN THE SHELL, Kenji Kamiyama, le réalisateur de la série télévisée, et Takeshi Kitano. “Comme j’ai grandi au Japon, j’ai adoré le dessin animé”, signale Izumihara. “Ça parlait de l’avenir de notre société et de nouvelles technologies, mais aussi de l’esprit et de l’âme. Les Japonais en sont très fiers”.

Originaire du Zimbabwe, Tawanda Manyimo, qui vit aujourd’hui en Nouvelle-Zélande, joue Borma, l’expert en sécurité et en explosifs de l’équipe. “Borma a servi dans les forces armées japonaises et à mon avis il mène le groupe depuis les coulisses”, indique Manyimo. “C’est un grand gaillard doté d’une force incroyable. Lui et Batou sont les gars les plus musclés de la section 9. C’est un soldat dans un corps mécanique qui se charge et se décharge, tout comme le Major. Il est d’un tempérament mesuré, même dans son élocution. C’est aussi lui qui possède l’arme la plus imposante”. Même si la section 9 affronte des forces parmi les plus dangereuses et sinistres au monde, nos protagonistes parviennent à conserver un peu de légèreté. “La section 9 est en un sens une organisation illégale”, analyse Manyimo. “On ne s’encombre pas de paperasse et on exécute notre mission sans ambages”, ajoute-t-il.

Michael Costigan explique que réunir le parfait casting pour un projet d’une telle ampleur n’a pas été simple. “Je n’avais encore jamais vu réunie une distribution d’hommes et de femmes de talent aussi variée. On a fait le tour du monde. Il émane d’eux une énergie incroyable. Ils viennent du monde entier et c’est fantastique de les voir à l’œuvre. Personne ne dormait car on faisait passer des castings depuis la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Europe ainsi que les États-Unis. Finalement, on a vraiment pu réunir la crème des acteurs du monde entier”.

LA CONCEPTION D’UN MONDE FUTURISTE

GHOST IN THE SHELL a été tourné pour l’essentiel à Wellington, en Nouvelle-Zélande, même si des plans complémentaires ont été filmés à Hong Kong et à Shanghai. Abritant l’une des industries de production audiovisuelles les plus florissantes de la planète, la Nouvelle-Zélande est surtout connue pour avoir accueilli le tournage des sagas de Peter Jackson, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et LE HOBBIT, des superproductions internationales comme HUNGER GAMES, LE LABYRINTHE, LES QUATRE FANTASTIQUES et AVATAR, et des œuvres plus intimistes telles que LA LEÇON DE PIANO et la série télévisée TOP OF THE LAKE.

La Nouvelle-Zélande a offert un cadre idéal aux producteurs, alliant des paysages superbes et divers, des plateaux de tournage et des studios de post-production de pointe, ainsi que des équipes de renommée mondiale et des sociétés d’effets numériques et visuels de très haut niveau. “La Nouvelle-Zélande est un pays sublime et les équipes de film y travaillent très dur”, déclare le producteur Avi Arad. “Les techniciens adorent ce qu’ils font et ils sont excellents dans leur domaine. Le plus important pour nous, c’est qu’ils venaient tous de l’univers geek. Ils avaient le sentiment que réaliser ce film était un privilège, tout comme nous”.

Les producteurs avaient déjà commencé à travailler avec l’équipe artistique du célèbre studio WETA de Wellington bien avant de décider de tourner en Nouvelle-Zélande. Selon le cofondateur de WETA, Sir Richard Taylor, il est parfaitement légitime de songer en premier lieu au SEIGNEUR DES ANNEAUX en entendant le nom de la Nouvelle-Zélande, même si le pays tout entier est passionné de cinéma, quel que soit le genre. “L’équipe a vraiment fait preuve de passion et de savoir-faire dans son travail”, dit-il. “L’extraordinaire champ des possibles qu’offre l’industrie cinématographique de la Nouvelle-Zélande est reconnu dans le monde entier. Le film illustre bien les compétences extraordinaires des techniciens de Wellington”.

L’essentiel du tournage en prises de vue réelles s’est déroulé aux Stone Street Studios, plateaux de productions de pointe construits par Peter Jackson au cœur de Wellington, qui lui ont permis de piloter toute la mise en scène sans jamais avoir à circuler en voiture. “Il a trouvé une usine de peinture désaffectée pour le premier épisode du SEIGNEUR DES ANNEAUX et y a construit un plateau de tournage”, explique Rupert Sanders. “Depuis, il a construit ici un monde fascinant. Mon directeur de la photographie Jess Hall et moi-même pouvions nous rendre à pied aux Stone Street Studios et à Park Road Post, où nous visionnions les rushes, ou au studio WETA, où nous avons élaboré le style visuel du film et construit de nombreux décors en dur”.

Quand il a débarqué sur le plateau au mois d’août 2015, Michael Costigan explique qu’il ne savait pas bien à quoi s’attendre. Afin de fêter le début du tournage, une cérémonie de bienvenue et de bénédiction indigène a été organisée pour les comédiens et les techniciens au Te Papa, musée de la Nouvelle-Zélande situé à Wellington. “Le mystère de Wellington a commencé à se propager assez rapidement”, déclare le producteur. “Sur un film de cette envergure, où tout le monde doit être constamment en communication, le fait de se retrouver sous un seul toit a constitué un énorme atout”.

À l’image du casting, des chefs de poste de renommée internationale et originaires des quatre coins de la planète ont été réunis pour les besoins du film. Ils sont venus du Royaume-Uni de la Jamaïque, des Pays-Bas, du Canada mais encore d’Australie, des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande. “Quand on a un grand réalisateur, on attire de brillants collaborateurs et chefs de poste”, explique Ari Arad. “Lorsque Rupert a lancé un véritable défi artistique, ils l’ont relevé et même dépassé au-delà de toutes nos espérances”.

Le chef-décorateur Jan Roelfs a collaboré avec le directeur artistique Richard L. Johnson et son équipe de 250 personnes dans le monde entier. “Jan a une excellente compréhension de la narration et il fait preuve d’une formidable esthétique minimaliste”, déclare le réalisateur. “Dans chaque scène, on a le sentiment de se rendre dans un lieu différent - même les boutons d’uniforme de la Section 9 sont conçus pour être utiles à l’histoire. C’est l’exemple même de ce que Jan sait obtenir avec un budget très serré”. Outre le manga et les adaptations en animation de GHOST IN THE SHELL, Sanders et Roelfs revendiquent diverses sources d’inspiration, qu’il s’agisse du cinéma de Stanley Kubrick ou du design de la fin des années 80 et du début des années 90. “Ils ont visionné des films, consulté des images et même retrouvé le magazine londonien des années 80 The Face ”, constate Michael Costigan. “Rupert adopte une approche visuelle d’une grande richesse et d’une formidable précision. Depuis le début, il avait l’impression que le cinéma de science-fiction s’inscrit de manière générale dans un monde post-apocalyptique aux couleurs désaturées, dominé par des bleus sombres et des gris, mais il avait une autre vision du projet. Pour lui, il s’agit d’un univers tangible et coloré qui évoque le parcours personnel du Major, tourné vers l’espoir et un avenir meilleur. C’est un monde futuriste où l’on aimerait vivre et où l’on peut accomplir ses rêves”.

La production s’est également inspirée de repérages effectués à Hong Kong plusieurs mois avant le début du tournage. Grande ville moderne où d’anciennes traditions côtoient la haute finance actuelle, Hong Kong sert de modèle à la métropole non identifiée du film. On y retrouve en effet aussi bien ses gratte-ciels étincelants que ses traces de décadence urbaine sordide.

Le film se déroule, selon Rupert Sanders, dans un univers cosmopolite pan-asiatique, composé de nombreuses communautés ethniques et religieuses. “Nous ne sommes ni au Japon, ni en Chine”, dit-il. «Nous avons créé une métropole futuriste qui dégage une atmosphère asiatique qui mêle influences occidentales et orientales. La ville accueille des habitants du monde entier et les panneaux publicitaires urbains illustrent ce maelström culturel vers lequel on s’achemine tous”.

“Rupert est très intéressé par l’architecture, et il prête une grande attention aux accessoires et aux détails de matière”, déclare Johnson. “Suite à notre voyage à Hong Kong, nous avons intégré aux décors les murs carrelés et les échafaudages de bambous. La ville anonyme est à la fois traditionnelle 15 notes de production et moderne, sorte de mélange d’architecture futuriste et classique. Il s’agit d’une certaine façon d’un monde rétro-futuriste où l’on aperçoit des voitures des années 70 et 80 et des mitrailleuses des années 90. Il n’appartient pas à une époque précise et constitue presque un univers parallèle”.

Rupert Sanders et le directeur de la photographie Jess Hall se sont rencontrés pour la première fois quand ils étaient étudiants à la prestigieuse école d’art de Londres Central Saint Martin. Hall a passé deux années à se documenter et à mettre au point des techniques pour cerner le monde imaginé par Sanders. “J’ai eu la chance de collaborer depuis le tout début avec Rupert”, déclare le chef opérateur, dont les projets antérieurs vont de HOT FUZZ à RETOUR A BRIDESHEAD. “Du coup, j’ai eu suffisamment de temps pour développer un certain nombre de techniques nouvelles. J’ai créé un langage visuel, personnalisé une palette de couleurs et développé des objectifs et des éclairages sur mesure afin d’obtenir un style qui soit à la hauteur de l’œuvre d’origine. La palette de couleurs de l’anime était extrêmement subtile et sophistiquée. J’ai sélectionné une gamme chromatique composée en grande partie de couleurs secondaires que l’on ne voit pas souvent au cinéma”.

Il a ainsi utilisé des sources de lumières LED contrôlées depuis une table de mixage six canaux. “C’était très efficace”, dit-il. “Je pouvais accéder aux couleurs sur un écran tactile et en varier l’intensité. C’était un outil formidable qui a donné au film une véritable unité visuelle”. Pour Hall, la plupart des caméras numériques produisaient une image trop nette pour saisir la qualité picturale de l’anime et il a donc travaillé avec Panavision à la conception d’objectifs sur mesure pour l’Arri Alexa 65. Il précise : “Nous employons des focales grand angle avec une perspective limitée afin de ne pas avoir trop de distorsions, ce qui est aussi typique de l’anime. Ils donnent également des couleurs plus douces, plus subtiles, qui me plaisent beaucoup”.

Pour les artistes du studio WETA, dont nombreux sont fans du manga, des films et de la série d’animation, GHOST IN THE SHELL était un projet de rêve. “Quand nous évoquons un film futuriste, nous faisons toujours référence à ce monde en particulier”, déclare Taylor, directeur artistique du studio de notoriété mondiale. “En tant qu’artistes et fans, il était impératif que nous jouions un rôle dans ce projet”.

Lorsque Sanders les a conviés à Los Angeles afin qu’ils puissent se rencontrer, Taylor s’est aussitôt engagé dans le projet. “Les références de Rupert trouvaient leur inspiration dans l’œuvre d’origine”, note-t-il. “Notre équipe artistique a adhéré à cette approche sans réserve car ce matériau a constitué une formidable source d’inspiration pour nombre d’entre eux. La perspective d’incarner ces personnages venus de l’anime pour un film en prises de vue réelles était, à nos yeux, un rêve inouï”.

D’après Taylor, Sanders était un collaborateur idéal, permettant au studio WETA de participer à la conception et à la création des nombreuses prothèses du film, mais aussi de proposer des idées dès l’écriture du scénario. WETA est donc intervenu dans l’élaboration de l’intrigue et de l’iconographie ; dans la conception, la fabrication et la supervision des effets “mécaniques” ; dans les effets spéciaux maquillage et prosthétiques pour de nombreux personnages ; dans l’élaboration des modèles réduits de la ville et dans la conception et fabrication de la combinaison “thermoptique” emblématique du Major.

“Sir Richard Taylor est l’un des rares du secteur qui soit aussi à l’aise en science, en technologie et en art”, explique Sanders. “Je n’utilise pas ce mot à la légère, mais c’est un génie. J’ai vraiment souhaité travailler avec lui et son équipe constituée de scientifi ques et d’artistes doués qui partagent son point de vue”.

Le film finalisé constituera un périple captivant pour tous les spectateurs, y compris ceux qui découvrent cet univers. “Ils vont plonger dans un monde hors normes peuplé de personnages captivants», déclare Taylor. “La réalisation de ce film a exigé qu’on soit tous particulièrement méticuleux d’autant plus que le livre est un véritable phénomène, toujours très actuel, non seulement dans la culture japonaise, mais partout dans le monde. Nous espérons que ce film deviendra une œuvre de référence pour cette génération. Qu’il inspire certains, ou qu’il en terrifie d’autres, il marquera les esprits”.

Les costumes de GHOST IN THE SHELL ont été conçus par Kurt et Bart, tandem qui a collaboré à des films divers tels que HUNGER GAMES : LA RÉVOLTE, PARTIE 1 et 2 ou DALLAS BUYERS CLUB. “Je voulais un styliste qui soit issu de la mode de tous les jours”, note Sanders. “Je souhaitais qu’on découvre notre univers à travers des groupes de gens comme on en voit dans la vraie vie. Personne ne s’habille de la même façon”.

Si les costumes de l’anime sont très marqués par les années 80, Sanders voulait faire en sorte que le film ne paraisse pas figé dans une ère révolue. “Il était important pour Rupert que le style du film soit contemporain et qu’on puisse s’y retrouver”, explique Kurt Swanson. “Il adore les grands classiques de la science-fiction, ce qui nous a donc servi de point de départ”.

“Nous nous sommes inspirés de versions stylisées du futur en provenance de la science-fiction des années 70”, ajoute son associé Bart Mueller. “Rupert fait preuve de pragmatisme à tous les niveaux, et tout particulièrement d’un point de vue visuel. Avant même d’entamer nos préparatifs de sept mois en Nouvelle-Zélande, je me réveillais à 3h du matin parce qu’on échangeait par SMS des liens vers des images. Rupert stimule constamment l’inspiration de son équipe”.

La majorité des costumes masculins ont été confectionnés par une société du nom de Rembrandt, plus ancien fabricant de costumes de Nouvelle-Zélande. “C’était merveilleux de collaborer avec eux car beaucoup de costumes étaient composés de matériaux non conventionnels”, déclare Swanson. “Nous avons réalisé des tenues à partir d’obis [ceinture du costume traditionnel japonais, NdT] de récupération et de tissus de vieux kimonos. Ils nous ont suivis dans les directions que nous prenions et nous ont permis de produire de nombreux articles en un temps record. Ils fourmillaient d’idées épatantes”.

Mais les fans seront surtout heureux de découvrir le costume thermoptique emblématique du Major - une deuxième peau qui lui permet de devenir invisible. Conçu par Kurt et Bart en collaboration avec le studio WETA, le costume est le fruit de plusieurs mois de recherche et de développement. “Ils ont consacré des heures et des heures à élaborer son aspect visuel et sa fabrication”, explique Michael Costigan. “Le fait de voir l’héroïne devenir invisible à volonté rend les scènes d’action encore plus spectaculaires. Il fallait que le dispositif soit parfaitement fonctionnel et qu’il colle le plus possible à la réalité. Du coup, Kurt et Bart ont enquêté sur les tissus de haute technologie qui commencent seulement à être disponibles”.

Même si WETA a réalisé d’innombrables combinaisons de super-héros pour d’autres projets, le studio n’avait jamais conçu un costume intégralement en silicone. “Richard souligne qu’à sa connaissance cela n’a jamais été fait et qu’il s’agit vraiment d’une technologie inédite pour un costume”, déclare Swanson. “Le costume a très bien fonctionné, il est magnifi que et Scarlett est ravissante quand elle le porte”.

La chef maquilleuse et coiffeuse Jane O’Kane et son équipe ont supervisé les nombreuses prothèses utilisées dans le film. “Tout en respectant les consignes de Rupert, nous avons travaillé très étroitement avec WETA qui a conçu et fabriqué toutes les prothèses”, dit-elle. “Il n’y a presque aucun personnage dans ce monde qui ne comporte pas de prothèse ou d’accessoire. Nous avons littéralement maquillé des milliers de figurants en plus des acteurs principaux. Pour les scènes de rue à Hong Kong, nous avions un groupe de 120 personnes à maquiller quotidiennement pendant les derniers jours de tournage : tous nécessitaient un important travail de coiffure et de maquillage. C’était assez spectaculaire”.

La plupart des scènes acrobatiques du film, faisant intervenir des armes à feu, ont été tournées par le réalisateur 2ème équipe Guy Norris, rompu aux cascades. Il a notamment collaboré à MAD MAX : FURY ROAD. “J’ai été ravi quand Guy Norris a été engagé”, précise le chef-opérateur Hall. “L’énergie déployée dans MAD MAX : FURY ROAD est extraordinaire. Nous avons souhaité élaborer des scènes d’action originales en intégrant de longs plans-séquences qui donnent la sensation que c’était Scarlett qui exécutait ces acrobaties à 100%”.

Mais Norris et son équipe devaient aussi tenir compte du fait que les règles de l’univers futuriste de GHOST IN THE SHELL sont très différentes de notre monde. “Nos personnages ‘augmentés’, en particulier le Major, peuvent accomplir beaucoup plus de choses qu’un être humain normal”, explique-t-il. “Elle peut courir plus vite, sauter plus haut et combattre avec plus d’efficacité, mais pas à la manière d’un super-héros pour autant”.

Scarlett Johansson a passé plus d’une année à se préparer pour ce rôle, sans doute l’un des plus éprouvants de sa carrière. “Les aptitudes physiques du Major ont été très difficiles à restituer”, reconnaîtt-elle. “Mais pour rester fidèle à l’univers de GHOST IN THE SHELL, il était impossible de se passer de séquences de combat et de fusillades délirantes. Ces scènes étaient tout à la fois exténuantes et stimulantes. J’ai appris à manier les armes, à participer à toutes sortes de combats et à travailler au fi lin avec le soutien de l’équipe de cascadeurs. La dimension physique représente une part tellement importante du personnage que j’étais vraiment décidée à tout faire moi-même”.

L’actrice s’est initiée à diverses techniques de combat sous la houlette de l’expert en arts martiaux et entraîneur Richard Norton à New York et à Los Angeles plusieurs mois avant le début du tournage. “Mon travail visait à démystifier les mouvements de combat spécifiques autant que je le pouvais pour Scarlett”, note Norton. “J’évalue ce que chaque acteur peut faire, je leur inculque quelques mouvements de chorégraphie et j’interviens dans les scènes de combat nécessitant certains outils”.

La comédienne est devenue experte dans l’art de feindre des coups en s’arrêtant à quelques millimètres de son adversaire, déclare Sanders. “C’est terrifiant à voir. Elle a réussi à canaliser la colère sourde et l’humanité cachée du Major. Elle est également l’une des rares personnes capable de vider le chargeur complet d’un fusil mitrailleur automatique sans fermer les yeux”.

La fonctionnalité constitue la priorité absolue pour les armes employées par la Section 9, qui tirent toutes des munitions à blanc afin de préserver le flash du canon. La plupart ont été légèrement modifiées de manière à leur conférer un aspect futuriste. Le pistolet thermoptique du Major s’inspire du Glock 17,9 mm qui a été quelque peu amélioré. Batou porte un prototype de fusil Kripes Precision et le pistolet mitrailleur arboré par les combattants de la Section 9 s’inspire d’un Hicker & Cock MP-5K. Aramaki privilégie un revolver ancien Smith & Wesson dans un étui personnalisé orné du motif de la fleur de cerisier du samouraï.

La partition du compositeur Clint Mansell souligne l’action avec une mélodie très pure qui évolue tout au long du périple introspectif du Major. “J’ai senti que nous avions besoin d’une partition qui nous permettrait de comprendre son cheminement émotionnel”, explique Sanders. “Les œuvres les plus abouties de Clint remplissent cette fonction. Clint est un compositeur courageux et sa partition enrichit l’univers du film. Il fallait à GHOST IN THE SHELL le talent d’un musicien qui se moque de respecter les règles à la lettre”.
GHOST IN THE SHELL était une histoire difficile à transposer au cinéma, précise Sanders, mais elle lui a aussi donné l’occasion de porter à l’écran un univers pour lequel il s’est pris de passion. “Je suis un adulte avec une sensibilité d’adolescent”, admet-il. “GHOST IN THE SHELL a vraiment captivé mon imagination. J’ai attendu un long moment avant de trouver un projet suffisamment stimulant car la réalisation de films est une entreprise de grande envergure. On le vit au quotidien intensément et il fallait donc que je choisisse un voyage que j’avais vraiment envie d’entreprendre”.

Au bout du compte, GHOST IN THE SHELL parle des changements qu’il faudra sans doute opérer un jour pour survivre dans le futur, selon Ari Arad. “La technologie imprègne déjà nos vies à plusieurs égards”, relève-t-il. “Ici, nous fusionnons l’homme et la machine. Mais même s’il ne reste plus grand chose de l’individu qu’était le Major, elle est encore profondément humaine. Plutôt qu’une histoire visant à faire craindre le futur, il s’agit d’un film qui évoque la difficulté à se frayer un chemin dans un avenir complexe”.

Pour Sanders, il y a là un message bien plus fondamental encore : quels que soient leurs efforts, les scientifiques de la Hanka Corporation ne peuvent anéantir l’humanité du Major. “La technologie ne peut tout simplement pas se substituer à l’âme”, conclut-il “Notre être existera encore sous une forme ou sous une autre. Le personnage du Major subit une métamorphose subtile au cours de laquelle elle fi nit par accepter ce qui lui est arrivé, que ce soit positif ou négatif. Il y a là un message très fort que je voulais partager avec le spectateur : nous sommes forgés par notre identité et par les événements que nous vivons, quels qu’ils soient. C’est là notre force et notre pouvoir”.

 
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